Les courses de six jours sont des événements de cyclisme sur piste ayant un programme mêlant des épreuves cyclistes et fête. C’est comme un show rock : son et lumière, musique, foule bruyante et du vélo. Au menu, il y a plusieurs compétitions mettent en opposition des équipes de deux coureurs, et ce pendant six journées de suite… D’où le nom. La compétition phare des courses de six jours est l’américaine, aussi connue sous le nom de « Madison » chez nos amis du Royaume-Uni, lors de laquelle l’objectif est de parcourir la plus grande distance possible pendant les manches, qui sont entrecoupées d’épreuves annexes comme : l’élimination ou la course aux points. Pour en savoir plus sur les épreuves… Nous avons fait un petit lexique ici.
C’est en 1875, à Birmingham au Royaume-Uni, que la première course de six jours se déroule. Quatre ans plus tard, l’expérience est importée en Amérique du Nord avec une première épreuve qui a lieu aux États-Unis. À ce moment, les courses de six jours se courent de façon individuelle et 24 heures sur 24, pendant les 6 journées. Il s’agit d’une réelle épreuve d’endurance et de résistance. Ce n’est qu’en 1899, à cause de la règlementation à New York, que la formule se transforme afin de laisser place à une compétition d’équipes de deux coureurs qui se passent le relais : un coureur étant sur la piste, alors que l’autre est au repos.
À Montréal, il faudra attendre 1929 pour avoir notre événement, alors que Six Jours de Montréal de 1929 à 1942 et de 1963 à 1980, pour un total de 37 éditions. C’est à Louis Quilicot, fondateur de la boutique Bicycles Quilicot, que l’on doit la tenue des premiers Six jours de Montréal, et ce, à nul autre endroit que le Forum de Montréal.
L’une des plus célèbres et mythiques courses, les Six Jours de Gand, en néerlandais : Zesdaagse van Vlaanderen-Gent, est une course cycliste de six jours disputée au vélodrome Kuipke à Gand en Belgique. Tout a débuté le 30 octobre 1922 sur une piste démontable de 210 mètres dans la grande salle du Palais des floralies et s’est déplacé d’endroit avant de trouver le bon : ’t Kuipke, un vélodrome situé dans le parc de la Citadelle. Parmi les vainqueurs des Six Jours de Gand figurent de grandes vedettes du cyclisme mondial comme Eddy Merckx, Mark Cavendish, Bradley Wiggins et Elia Viviani.
Afin de bien décrire l’événement, nous avons voulu expérimenter le tout et avons fait la fête avec les amateurs locaux lors de notre plus récent passage en Europe. Voyez par vous-même dans la vidéo…
Voici nos observations :
- C’est la fête! C’est plus proche de l’ambiance de bar sportif que l’ambiance familiale du Tour.
- Avec son annonceur maison et sa musique disco, l’événement a une ambiance à mi-chemin entre un combat de boxe de casino et la soirée disco des Quilles G-Plus.
- C’est vintage et authentique. Ça doit faire 40 ans qu’ils font les choses de la même façon et ce n’est pas près de changer. Un coureur qui a participé en 1969 nous a confirmé que c’était, pratiquement, un copier collé de l’édition à laquelle il avait participé.
Enfin, pour ceux qui se demandent ce qu’il reste de ces événements, ils sont redevenus populaires avec la montée en popularité du fixed gear comme vélo urbain et de la popularité de l’équipe anglaise de piste au début de la décennie 2010. Malheureusement, bien que l’événement a été très populaire pendant quelques années, près de 10 ans après son retour en force, l’organisation de telles courses perd en popularité dans certains marchés et la série voit des manches disparaitre d’année en année au profit d’autre type d’événements sportifs.
Est-ce que la venue du vélodrome couvert à Bromont et le vélodrome de Milton saura créer un engouement au Canada et attirer les promoteurs d’un tel événement? Seul l’avenir nous le dira.