Par David Boivin – T’as un mood d’aventure, de découverte et tu te sens un peu explorateur? T’es prêt à manger du gruau froid matin/collation/midi/collations et tu es incapable de mettre ton vélo de côté? J’ai probablement trouvé ce qu’il te faut. Ayant toujours été attiré par les grosses aventures, j’ai vu la possibilité de combiner plusieurs intérêts en un seul trip. Le bikepacking est ma nouvelle bulle et je t’explique pourquoi j’ai autant accroché à l’idée.
Le débat
Premièrement, je vais différencier le BIKEpacking et le cyclotourisme pour qu’on ait le même vocabulaire. J’vais y aller avec deux éléments cruciaux et quelques photos. D’abord, ça va se passer surtout au niveau de la mentalité même du voyage. Le bikepacking sera orienté sur la fluidité, la polyvalence et la simplicité ayant pour but d’aller presque partout. C’est un style de set up qui est possible d’utiliser sur tous les vélos, autant un vélo de route qu’un vélo double suspension. À moins que tu sois vraiment cowboy, t’iras pas faire la Colorado Trails avec tes quatre sacoches et ton Marinoni 1975. Ça va te prendre des sacs plus petits et une répartition de poids différente tout en ayant en tête que tu devras réparer tes trucs s’il arrive quelque chose (d’où le choix de sacs sans armature… bonne chance pour souder ton rack à sacoche dans le milieu de la jungle). Le point 1 mène au point 2. Puisqu’on parle d’un set up plus petit et plus condensé, on parle également de poids. Le bikepacking nécessitera de réduire au MAXIMUM le poids de l’équipement sur le vélo. Less confort, more adventures. That’s it!
Le bug
En revenant d’un voyage backpack de six semaines au Guatemala en 2017, j’avais l’impression d’avoir fait un compromis, celui de couper sur le vélo. Pourquoi avoir ce maudit feeling? J’en fais à l’année longue, j’pourrais pas décrocher un peu? J’aime le bike, j’aime la liberté que ça procure, j’aime pousser des watts et je veux me dépasser. Pourquoi couper sur autant de truc que j’aime? Il avait un côté de moi qui disait: ‘’Dave, t’imagine tous les belles places que tu vas manquer juste à essayer d’être bon en mettant ton temps uniquement su’l vélo?’’. Gros dilemme, mais ce gars-là avait raison. J’acceptais, bien difficile soit-il, de remplacer à quelques reprises durant l’année, mon vélo par mon backpack. J’voulais également vivre des expéditions, du gros plein air et élargir ma vision du monde.
Le match
Pour la seule et unique fois, l’algorithme Google de mes recherches antérieures m’a aidé. On m’a suggéré un site web qui m’a allumé bien comme il le faut: http://www.bikepacking.com/routes/. T’as vu les trajets? Oui, c’est malade. T’avais déjà eu l’idée de faire le tour de l’Islande en vélo en passant autant par une singletrack de MTB que par une belle route d’asphalte qui longe la côte avec une voiture par heure? Ou de traverser l’Équateur en passant par des petits villages et des volcans? Ou de juste faire la Colorado Trails? Imagine la liberté de te retrouver seul, hors des sentiers touristiques, avec ton vélo et l’équipement que TU as jugé bon d’apporter. On s’entend là… s’il a quelque chose qui fonctionne pas là dedans c’est de TA faute. C’est trippant, non? C’est pas juste une bonne combinaison entre les expéditions et le vélo, c’est le match parfait! C’est l’étoile bleue du superlike là… Par contre, ça prend de bonnes connaissances sur le sujet. Il faut également être capable de voyager léger (très léger). VRAIMENT VRAIMENT léger. Et pour être ULTRA léger, ça prend de la préparation et du cash. Commence pas à calculer tes cents pour acheter ton sleeping bag ou ta tente, c’est essentiel d’avoir du matériel auquel tu peux te fier. Il a quand même moyen de réduire les coûts de certains trucs et je peux peut-être t’aider.
La gentillesse
J’ai mis tellement d’heures de lecture sur les internets pour me construire une checklist, d’analyser le choix entre un bivouac, une tente ultralight et un hamac, de choisir les types de sacs, de calculer s’il était mieux d’avoir un bruleur MSR Windburner ou d’y aller avec un bruleur hop-can DIY. Ça serait presque dommage de ne pas partager l’information. J’te fais donc le cadeau de ma checklist en plus de t’expliquer ma logique derrière les choix. Je ne pense pas que cette liste est exhaustive, mais c’est un excellent départ. Ça devrait également changer en cours de route et je vais constamment critiquer mes choix et vous faire pars de mes bons et mauvais coups, autant sur les choix d’équipements que d’itinéraires. Je vais faire un essai de deux semaines fin mars, début avril qui servira également de volume présaison. La place choisie n’est pas difficile (a priori) et ce sera principalement sur de la route goudronnée. Je veux absolument tester mon matériel avant de me lancer en Islande (à l’automne). Le climat est costaud: le vent et la pluie seront assurément au rendez-vous. J’me vois mal installer mon bivouac et ma tarp pour la première fois au gros vent, après 8h de vélo. J’veux comprendre mon équipement et les lacunes de ma liste avant de me garrocher là-bas.
Sur ce, j’vous partage ma checklist plus tard.
xx
David
Je n’entre dans aucune des définitions : trop lourd pour être bikepacker, trop léger pour être cyclotouriste. Je n’ai jamais roulé qu’avec mon équipement à l’arrière, car l’avant était interdit pour des questions de route : aller plus loin, plus vite. Au fil des années, j’ai pourtant toujours insisté sur la réduction de l’équipement, sans pourtant minimiser le confort (mes trois critères pour un nouvel élément sont : compact, léger, sèche rapidement). Et encore, il suffit d’un voyage pour élaguer : on apporte toujours trop de stock. Ainsi, je roulerai encore cet été avec deux sacoches à l’arrière (avec essentiellement des vêtements et de la nourriture sèche pour pouvoir m’arrêter partout sans avoir besoin de manger au resto) et un sac au sec entre les deux, contenant tout mon équipement de camping. C’est à peu près l’équivalent de ce qu’on voit sur la photo en terme de grosseur d’équipement, mais sur un rack à l’arrière.