Le bleu poudre du maillot de Cyclisme Canada se démarque nettement de la marque rouge et blanche des autres fédérations sportives canadiennes. Le bleu pâle qui couvre une majorité du maillot national canadien est devenu un élément distinctif, voire emblématique de l’équipement de Cyclisme Canada au fil des années, depuis son introduction dans les années 1960. D’où peut bien venir cette couleur si singulière ?
Selon une série d’articles et d’entrevues avec Cyclisme Canada sur le sujet, l’origine du bleu du maillot serait inspirée des nombreux plans d’eau canadiens et des trois océans qui bordent le pays. Il s’agit d’une théorie qui fait su sens puis que c’est dans les années 1960 que les premiers maillots bleus, rouge et blanc font leur apparition et c’est aussi à cette période que le Canada cherchait son identité et à adopter son nouveau drapeau national. Une série de design incorporant le bleu, dont le fanion Pearson, un drapeau nappé de barres bleues reflétant la devise du Canada : « D’un océan à l’autre » (A Mari Usque Ad Mar), étaient très appréciés par les Canadiens.

Bref, au fil des temps quelques itérations du maillot ont vu le jour, mais il reste pratiquement inchangé depuis les années 1980. D’ailleurs Louis Garneau, fabricant du maillot national actuel a porté un design très similaire à celui qui sera porté prochainement par les athlètes, à quelques différences près, dont une majeure : la technologie de fabrication.
Aujourd’hui, les 30 cyclistes canadiens présents aux Jeux olympiques et les paracyclistes jouissent de meilleures conditions. Les athlètes ont tous des skinsuits Garneau sur mesure, adaptés à leur discipline et ayant des textiles adaptés aux conditions de la course, que ce soit un tissu aérodynamique, pour la piste, ou une mesh très aérée pour le confort de l’athlète, lors de chaudes températures, comme pour la course sur route. Il fera très chaud à Tokyo, selon toutes les prédictions météorologiques.

Le processus pour équiper les athlètes canadiens dure plusieurs mois pour Garneau. Tout d’abord, des échantillons sont envoyés afin de recueillir la rétroaction de professionnels et améliorer le produit. En vue de Tokyo 2020, Mike Woods et Karol-Ann Canuel ont testé les skinsuits de route. Les patrons sont ensuite fignolés. Après, d’autres experts sont aussi consultés et des outils sont utilisés par le fabricant afin de créer un produit de la plus haute qualité possible. Des experts en aérodynamisme sont consultés et les développements sont validés en wind tunnel, ce qui est primordial, et particulièrement vrai en piste, quand on vise un maximum de gains marginaux. Enfin, au fur et à mesure que les sélections se font au sein des différentes disciplines, les mesures de chaque cycliste de la sélection nationale sont prises et des ajustements sont faits après les premiers essayages. D’ailleurs, au moment d’écrire ses lignes, quatre semaines avant les Jeux, Garneau procédait aux derniers ajustements.
Bref, tout est mis en place par Garneau afin de maximiser les gains marginaux d’Équipe Canada et afin que nos athlètes aient fière allure.