Les sentiers de vélo sur le Mont-Royal divisent

Depuis plus de 30 ans, des adeptes du vélo de montagne roulent sur le Mont-Royal, ce n’est pas un secret pour personne et ça me semblait être une très belle option en fat bike l’hiver et pour essayer rapidement des gravel bike pendant le confinement. Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre, de la bouche de deux agents qui m’avaient apostrophé, que la ville de Montréal avait décidé de serrer la vis en demandant aux policiers de distribuer des amendes! Je ne suis pas dupe. J’avais déjà entendu que la pratique n’était pas permise, mais tolérée par les autorités. Il semble que le sujet divise au point que, depuis 2018, la stratégie de la ville a changé et que nous en sommes à pénaliser les amateurs de cyclisme hors route.

Il faut dire qu’on estime que 50 000 amateurs de vélo de montagne vivent sur l’île de Montréal et que c’est une des rares grandes villes d’Amérique du Nord sans sentiers. Même Toronto a près de 100km de sentiers à Don Valley.

Alors je me suis posé la question. Qu’est-ce que nous n’avons pas compris à Montréal et que les régions ont compris? Puis j’ai disséqué tous les points de litiges des gens et organisations qui sont contre afin de voir comment on pourrait passer à la prochaine étape : rendre la pratique légale.

La sécurité

Je suis désolé, partout ailleurs il y a une certaine cohabitation entre les disciplines et pratiques : que ce soit entre les cyclistes, marcheurs, coureurs ou les amateurs de raquette l’hiver. Allez à Burke, Oka ou au Chantecler, les sentiers sont partagés et on ne rapporte pas de carambolage monstre intermodal et de blessé grave à cause du partage des sentiers. Certes, il y a une certaine adaptation au début, mais je ne m’explique pas pourquoi, à Montréal, on ne serait pas capable de faire comme les autres, après tout n’aimons-nous pas nous prendre pour le nombril du Québec?

L’érosion et la conservation des milieux naturels

En lisant les rapports sur les sentiers du Mont-Royal sont décrits comme : élargissant et hors de contrôle. Le problème n’est-il pas plus au niveau de l’encadrement? Des sentiers légaux : entretenus et surtout conçus par des professionnels d’expérience n’auraient-ils pas tendance à mieux vieillir et se contenir, comme on voit ailleurs, encore une fois. Il y a des réseaux de sentiers où le trafic cycliste est beaucoup plus grand, mais leur largeur ne semble pas hors de contrôle.

Je n’ai pas d’expertise en la matière.J’ai donc demandé à un expert de nous expliquer pourquoi on nous rapporte cette problématique sur le Mont-Royal. Jérôme Pelland de Sentiers Boréals, a écrit un livre sur le design et la gestion de sentiers et son entreprise se spécialise dans la création et planification de sentiers récréatifs en tout genre, incluent de vélo de montagne. En gros, il nous disait qu’un sentier, à la base, c’est de l’érosion. C’est une marque dans un milieu naturel, qu’il soit pédestre, pour l’équitation ou pour le vélo de montagne. Le vrai problème est au niveau du développement durable des sentiers et le contrôle de ceux-ci. L’érosion et d’élargissement des sentiers est généralement due au design, à la planification, à la gestion de l’eau et l’entretien. Il y a une science derrière l’aménagement de sentiers et si cette science n’est pas respectée, les sentiers peuvent, en effets, s’éroder ou s’élargir.

Donc sans vouloir lui mettre des mots dans la bouche, notre analyse de la situation, à la lumière des informations qu’il nous donne, est que par le manque d’infrastructures et de développement structurés, suivant les plus hauts standards, il peut y avoir une problématique. Si la pratique était permise et légale, comme à d’autres endroits et qu’on avait un aménagement les plus rigoureux principes de développements et de contrôle, cette problématique n’existerait pas. En empêchant la pratique structurée, on créé le problème.

Les pistes de solutions pour faire du vélo sur le Mont-Royal:

Comme la demande est grandissante parce que la pratique du vélo de montagne et du gravel bike est de plus en plus populaire, l’achalandage sera aussi grandissant. Les cyclistes continueront d’utiliser les sentiers à leur disposition, légal, toléré ou pas, tant qu’il n’y aura pas une solution à proximité. Il faut donc offrir aux Montréalais des solutions à proximité de chez eux, sur l’île. Il y a 12 lieux intéressants à Montréal, dont le Mont-Royal (bien certainement), mais aussi le parc Frédéric-Back, le parc Maisonneuve ou la falaise Saint-Jacques.

De plus, il faut que les autorités fassent preuve de leadership et s’investissent dans le processus. En ayant un endroit dédié où c’est permis de rouler, mais aussi construire et entretenir, il sera plus facile d’appliquer lesdits rigoureux principes de développements et de contrôle.

On espère voir ça se concrétiser avant notre mort… Sait-on jamais?

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