Après avoir mis la faute sur l’augmentation du prix du stationnement (les parcomètres) en 2013, les actions politiques de Luc Ferrandez en 2017, le trafic et la construction en 2016, on blâme maintenant le Réseau Express Vélo (REV) pour la diminution de l’achalandage sur les artères commerciales à Montréal.
Est-ce moi, où il n’y a pas de prise de conscience sur les changements dans le monde du commerce de détail chez certains commerçants? Sérieusement, ça va mal dans le monde du retail, les amis. Il y a de nouvelles tendances de magasinage qui bouscule les façons de faire. Les gens consomment autrement depuis les 10 dernières années : la démocratisation de l’internet et l’avènement du commerce en ligne changent la façon d’acheter, la fin de la consommation rapide et le déclin de l’intérêt pour les produits jetables changent aussi les comportements des consommateurs et l’intérêt grandissant de l’expérience, au-delà de la consommation de biens est un autre des macrofacteurs qui peuvent expliquer la longue crise qui affecte plusieurs commerçants et l’industrie du commerce de détail, en général au Québec.
J’ai bien peur que ce ne soit pas en blâmant des microfacteurs extrinsèques, parfois aussi farfelus que dénués de tous fondements scientifiques n’aidera en rien la cause de commerçants et fera revenir la clientèle des beaux jours. Ce n’est pas en insultant une clientèle ou s’aliénant un segment de consommateurs, disant, par exemple, que les cyclistes ne consomment pas et ne boivent qu’un café de temps en temps, que les coffres seront renfloués. Bien au contraire, comme un segment a déjà quitté les magasins, ce genre de rhétorique fait en sorte qu’une personne qui fréquente les artères commerciales montréalaises pourrait ne plus y retourner. D’un point de vue personnel, même si ce sont des destinations que j’adore, si je ne suis plus le bienvenu, je n’aurai tout simplement plus le goût d’y retourner et j’irai plutôt dépenser là où je me sentirai mieux accueilli.
Bref, mon conseil en ces temps difficile à tous les battants et travaillants de l’industrie du commerce de détail : embrassez le changement, adaptez-vous rapidement aux tendances et s’assurez-vous d’être attirant pour tous les nouveaux segments de clientèles. Le passé n’est pas garant du futur et le monde est en constant changement depuis plus d’une décennie. Ce n’est pas parce qu’une stratégie de commercialisation a bien fonctionné pendant 10, 20 ou 30 ans qu’elle sera encore efficace demain.