Comme nous l’avons fait avec certains autres cyclistes professionnels dans le passé, nous avons profité de la gentillesse et l’accessibilité de Maghalie Rochette afin de faire une entrevue. Pour ceux qui ne la connaissent pas, Maghalie est une coureuse de cyclocross très enjouée et elle compétitionne dans la plus haute catégorie : Femme Élite. Elle a gentiment acceptée de se prêter au jeu et de nous parler de sa saison passée, de son horaire type, du style de vie en Euro-pro en cyclocross, de ses courses préférées, de ses plans pour l’été, ainsi que des changements qu’elle aimerait apporter à sa saison prochaine.
Nous l’avons donc eu au bout du fil au lendemain de son événement de fin de saison alors qu’elle était tout juste de retour des Championnats du monde de cyclocross, en Suisse. Voici ce qu’il avait à nous dire…
Les faits saillants de la saison 2019-20
Aux dires de plusieurs analystes, coureurs amateurs et fans, cette saison a été la meilleure de sa carrière. Elle-même, lorsqu’on lui partage l’avis de la communauté, abonde en ce sens, disant au passage que c’était la saison qui lui a apporté le plus de plaisir et de fierté. On lui a donc demandé quels avaient été ses highlights. D’emblée, elle nous dit la constance : donner le meilleur effort jour après jour, y aller à 100% à chaque course, car chaque course compte.
Elle poursuit en nous partagent qu’avec 25 ou 30 courses par saison, il peut arriver qu’elle ne soit pas dans le mood, mais en donnant le meilleur effort, même si on n’a pas le meilleur résultat, on peut être fier, progresser et ultimement gagner des courses.
Outre donner son meilleur effort, elle nous dit que gagner sa première course en Coupe du monde, reprendre les titres panaméricain ainsi que canadien et sa 6e position aux points lors de la Coupe du monde ont été parmi ses succès de la saison passée.
L’horaire type et style de vie en Europe
Bien que plusieurs pensaient que David (son amoureux et coach) et elle vivaient la van life lorsqu’ils étaient en Europe, comme on pourrait le croire en suivant les médias sociaux, la fourgonnette était pour transporter tout l’équipement nécessaire pour courir à son niveau : trois vélos, 12 paires de roues, un compresseur pour laver les vélos, des vêtements, des chaussures, etc. Il est vrai que certains coureurs utilisent un camping-car, mais c’est plus pour avoir un espace à quelques pas du tracé de la course.
Il fait en moyenne 10 degrés pendant la saison, c’est faisable de faire du camping, mais quand on est là pour performer et compétitionner au plus haut niveau, il faut un peu plus de confort. Il faut avoir lieu de résidence qui est optimale. Elle reste donc dans des appartements/Airbnb.
Pour ce qui est de la journée type, elle nous partage que les journées de courses sont très occupées, que c’est un horaire assez fou. Sinon, quand elle n’est pas en compétition, la journée débute avec un déjeuner, suivi d’un peu de travail. David et elles sont à l’ordinateur pour régler des choses avec les commanditaires, ses partenariats ou en lien avec l’emploi de David. Puis, ils s’entraînement pendant deux à quatre heures. Au retour de l’entraînement, ils dînent puis s’entraînent à nouveau en après-midi lorsque ce n’est pas une semaine de course. Enfin, ils soupent, s’étirent et se reposent.
Bien que c’est un long périple à travers l’Europe qui peut ressembler à un road trip, ce n’est pas aussi romantique que le voyage dont plusieurs peuvent rêver. Ça peut rapidement devenir ennuyant, car elle est loin de la maison, qu’elle est là pour s’entraîner et elle doit disciplinée, plutôt que visiter des musées, manger des frites et boire de la bière.
Ses courses préférées
Rochester (état de New York) est la première grosse course de sa saison et elle nous partage qu’il y a beaucoup d’excitation dans l’air et qu’elle a toujours hâte de voir à quel point son entraînement estival porte fruit.
Les courses de Namur et Jinggle Cross offrent toutes deux des circuits avec un bon dénivelé positif et de vraies descentes techniques. Maghalie nous dit qu’elle aime le fait que ce soit deux challenges très physiques et techniques.
Ses plans pour la saison morte
Au moment de notre entrevue, elle finalisait son calendrier estival, mais voici ce qu’elle a à son agenda (déjà bien chargé) jusqu’ici :
- Prendre un peu de repos bien mérité à la maison (quelques semaines).
- Faire un voyage de bike packing de 1 500 km de Tucson à Monterey en Californie afin de participer au festival Sea Otter (vélo).
- Prendre le départ de quelques événements de gravel bike et vélo de montagne.
- Participer au Championnat du monde UCI de vélo de montagne électrique
- Organiser trois sorties avec des fans et la communauté, avec, au menu, un BBQ, de la bière et de plaisir.
- Être l’hôte d’un second camp d’entraînement de cyclocross.
Le bilan de sa saison 2019-2020
On s’en doutait bien, mais dès que l’on a posé la question, elle nous dit qu’il est un peu trop tôt pour avoir un bilan complet. Que la fin de sa saison était encore fraîche en mémoire et qu’elle préfère attendre et faire l’exercice à tête plus reposé. Malgré tout, elle a d’ores et déjà identifié quelques apprentissages. Les voici :
- Elle a fortement apprécié revenir à la maison pour couper la saison et tuer l’ennui à l’étranger ou le mal du pays.
- Par contre, revenir au Québec afin de mieux repartir était épuisant. En tout, elle a fait quatre aller-retour au-dessus de l’Atlantique en cinq mois et parcouru plus de 70 000 kilomètres.
- Elle répond bien au volume et c’est payant pour elle en début de saison et songe garder du volume à son programme d’entraînement.
Bien que nous l’ayons dit en fin d’entrevue, nous avons adoré la suivre dans ses succès et l’encourager dans son périple cette année. Nous lui souhaitons un été extraordinaire et une saison 2020-21 remplie de succès. Comme les médias ne couvrent que très peu (voir pas) le cyclocross, n’hésitez pas à la suivre sur Facebook, Instagram ou son site webafin de ne rien manquer.