C’est rare que l’on commente l’actualité, mais ce matin, encore une fois, une famille est en deuil et la communauté cycliste est à nouveau endeuillée par ce qui semble être un accident qui aurait pu être évitable si un automobiliste avait fait le choix de respecter le Code de la sécurité routière, plutôt que de faire demi-tour là où c’était interdit et il faut en parler. Cette fois, un jeune homme de 18 ans, plein de vie et extrêmement sympathique, avec qui nous avons jasé à quelques reprises dans un magasin de vélo de la région est décédé. Nous tenons à offrir nos plus sincères condoléances à la famille, aux amis et aux connaissances de Clément.

Ce qui m’a le plus sidéré dans cette histoire est le commentaire du porte-parole du SPVM, rapporté dans The Gazette :

“The investigation is still ongoing, so we will see in a few days” whether charges are appropriate, said Constable Benoit Boisselle of the SPVM. He noted that making a U-turn at that spot is illegal, but not necessarily criminal.

Est-ce que l’on aurait oublié l’article 219 du Code criminel? Sans être juriste, il me semble qu’à la lumière des commentaires du porte-parole du corps policier, l’événement reflète bien l’esprit de la loi. L’article 219 du Code criminel rend coupable de négligence criminelle quiconque, en faisant quelque chose ou en omettant de faire quelque chose qu’il est de son devoir d’accomplir, montre une insouciance déréglée ou téméraire à l’égard de la vie ou de la sécurité d’autrui.

On parle dans ce cas d’une personne qui a volontairement omis de respecter le Code de la sécurité routière, pour je ne sais quelles raisons qui lui sont personnelles, et que le résultat de cet acte volontaire est qu’une personne a perdu la vie.

D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’une telle situation survient sur le territoire montréalais. L’an dernier, Justine Charland St-Amour, 24 ans, a trouvé la mort dans un cas d’apparente négligence, lorsqu’un camionneur a tourné à droite illégalement, malgré deux panneaux de signalisation rappelant qu’il était interdit. Les enquêteurs et le coroner avaient remarqué l’illégalité de la manoeuvre, mais le conducteur n’a reçu aucune conséquence pour son geste.

Qu’attend-on pour protéger les citoyens obéissants de ceux qui sont négligents? Si la prévention ne fonctionne plus, pourquoi ne pas y aller avec la répression? Punir ceux qui ne respectent pas le Code au quotidien et surtout envoyer un message clair lors de telles situations : les gestes illégaux ont des conséquences dramatiques et ils sont punissables sévèrement. Ça ne ramènera pas les disparus, mais nous pourrions éviter de tels drames dans le futur.

Sachez que ceux qui respectent la loi ne sont pas tous abandonnés. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales, lui, a agi dans de telles circonstances dans le passé… Rappelons le cas de négligence d’Emma Czornobaj, cette femme qui avait provoqué un accident mortel en 2010, arrêtant sa voiture pour sauver des canards. Elle avait alors écopé d’une peine de prison et d’une interdiction de conduire pour 10 ans. Il y a donc espoir que justice soit rendue…

Souhaitons que le message passe. Parce qu’un décès est un décès de trop, soyez prudent sur les routes. Il est préférable de rallonger son trajet ou prendre son temps, quitte à être en retard, plutôt que de faire des tours de passe-passe et risquer la sécurité d’autrui.