Le transport reste l’un des grands enjeux des campagnes municipales à Montréal (si ce n’est pas l’enjeux principal). La croissance du parc automobile dépasse désormais celle de la population, deux fois plus vite, selon les dernières données disponibles. Résultat : les infrastructures ne fournissent plus. Circuler à Montréal devient un exercice de patience en voiture, coincé dans le trafic.

Deux solutions s’offrent aux élus : la facile — ouvrir encore des voies aux voitures, une option séduisante politiquement, mais intenable à long terme ; ou la plus durable : désengorger la ville en multipliant les voies pour d’autres modes de transport. C’est là que le transport actif entre en jeu.

Du 5 au 9 juin dernier, selon les compteurs de la ville de Montréal, une moyenne quotidienne de 109 180 cyclistes ont franchi un des 40 compteurs installés. Ce n’est qu’une partie du portrait, alors que tous les cyclistes ne croise pas un compteur. Si ces mêmes personnes échangeaient retournait à une voiture de 4,7 mètres de long (moyenne au Québec), on ajouterait 513 kilomètres de bouchons sur les rues de Montréal, soit l’équivalent d’un aller-retour Montréal–Québec de voitures immobiles.

Autre fait, on désengorge beaucoup grâce au vélo urbain sans trop empiéter sur l’espace consacré à l’automobile. Bien que les voies cyclables sont dans la mire de quelques automobiliste cherchant un bouc émissaire aux problèmes de circulation, selon la Chaire Mobilité de Polytechnique Montréal, les pistes cyclables ne représentent que 1,3 % de l’espace public consacré au transport, contre 73,8 % pour l’automobile. C’est dans ce contexte que les partis politiques tentent de séduire les électeurs à pédales.

Les promesses électorales pour les cyclistes lors de la campagne électorale à Montréal

Pour cet article, j’ai analysé (de façon non partisante) les sites officiels des principaux partis politiques montréalais afin d’identifier toutes les promesses liées au transport actif et au cyclisme urbain. Voici ce que chacun propose pour redonner un peu d’air aux rues et aux cyclistes.

Projet Montréal

Projet Montréal veut poursuivre l’expansion du réseau cyclable et consolider le rôle du vélo dans la mobilité urbaine.

Promesses principales :

• Ajouter 200 km de nouvelles voies cyclables sécurisées d’ici 2027, dont 10 nouveaux axes du REV (source).
• Assurer une équité territoriale : 17 des 19 arrondissements bénéficieront d’améliorations (source).
• Garantir une station BIXI à moins de 15 minutes à pied pour tous (source).
• Aide financière pour l’achat de vélos électriques, familiaux ou adaptés (source).
• Sécurisation accrue des intersections et du réseau existant (source).

Ensemble Montréal

Ensemble Montréal mise sur un audit complet du réseau cyclable et sur des mesures concrètes de sécurité avant toute expansion.

Promesses principales :

• Réaliser un audit du réseau cyclable dans les 100 premiers jours de mandat (source).
• Revoir, corriger et réduire (au besoin) les aménagements (source).
• Étendre le réseau BIXI à tous les arrondissements, avec plus de vélos électriques (source).
• Créer des stationnements vélo sécurisés près des métros et écoles (source).
• Subventionner les vélos électriques et les casques pour les familles à faible revenu (source).

Action Montréal

Pour l’instant, aucune promesse claire n’a été formulée par Action Montréal en lien avec le vélo ou le transport actif.
Le parti concentre son discours sur la fluidité automobile et la gestion de la congestion.
Aucune mesure publiée à ce jour ne mentionne le vélo, les pistes cyclables ou le transport actif sur son site officiel (site du parti).

Transition Montréal

Transition Montréal veut rendre le vélo plus inclusif et familial, en élargissant le service BIXI et en renforçant le réseau existant.

Promesses principales :

• Ajouter des sièges pour bébé sur les vélos BIXI dès 2026 (source).
• Renforcer le réseau cyclable avec de nouveaux aménagements sécuritaires (source).
• Diversifier l’offre BIXI : plus de stations, plus de vélos électriques, équipements adaptés (source).