Les Grands Prix Cyclistes de Québec et Montréal viennent de s’achever, mais la saison n’est pas terminée pour autant : une autre épreuve UCI de prestige se prépare au Québec. Cette fois-ci, ce sont les femmes qui seront à l’honneur et aux commandes avec le Tour de Gatineau, une course internationale organisée par une équipe largement féminine.

Tour de Gatineau : une histoire récente, mais marquante

Né en 2010, le Tour de Gatineau s’est imposé comme un rendez-vous unique en Amérique du Nord pour le cyclisme féminin. La pandémie de COVID-19 a toutefois mis l’épreuve sur pause, menaçant même sa survie. C’est Karol-Ann Canuel, triple championne du monde en contre-la-montre par équipe et olympienne, qui a choisi de relancer la machine après sa retraite sportive en 2021.

Consciente de l’impact que le Tour avait eu dans sa propre carrière, elle a pris le relais et reconstruit l’organisation de zéro. « C’était un projet trop important pour qu’on le laisse mourir », dit-elle. Depuis, l’événement a repris sa place dans le calendrier UCI et continue de croître en notoriété.

Karol-Ann Canuel : de coureuse à organisatrice du Tour de Gatineau

La Québécoise, qui a couru dans les plus grandes équipes mondiales et participé aux Jeux olympiques de Rio et de Tokyo, a fait le saut de l’autre côté des barrières. Son organisation se distingue par une particularité rare : 85 % du staff est composé de femmes. De la direction de course au marketing, la majorité des rôles clés sont occupés par des femmes, une façon de refléter la mission même de l’épreuve : valoriser le cyclisme féminin à tous les niveaux.

La programmation et les courses au Tour de Gatineau

Le Tour de Gatineau se déroule chaque année le troisième week-end de septembre. En 2025, rendez-vous du 19 au 21 septembre pour trois jours de compétition.

Vendredi : un contre-la-montre individuel d’une vingtaine de kilomètres.
Samedi : une course sur route de 121 km, avec la participation d’équipes professionnelles internationales, dont certaines issues du World Tour féminin.
Dimanche : place aux critériums, ouverts à toutes les catégories – des enfants aux maîtres en passant par les amateurs – avant l’épreuve élite en soirée.

Classée UCI 1.1, la course attire un peloton diversifié : des formations World Tour, équipes continentales et clubs canadiens sont invitées. Pour les athlètes locales, c’est une occasion unique de se mesurer à l’élite internationale sans traverser l’Atlantique.

Un parcours renouvelé et exigeant

L’édition 2025 apporte des nouveautés côté tracé. La course sur route proposera 11 boucles de 11,1 km entre Gatineau et l’Ontario, longeant la rivière des Outaouais et traversant la rue Laval, au cœur d’un centre-ville animé de terrasses.

Sportivement, l’élément clé sera une côte de 15 %, placée juste après un virage rapide, qui promet des attaques tranchantes et un final imprévisible. Le critérium urbain, avec ses nombreux virages, devrait aussi offrir un spectacle explosif et rapprocher les spectateurs de l’action.

Défis et logistique du Tour de Gatineau

Organiser une course de ce niveau n’est pas une mince affaire. Cette année, le défi est encore plus grand : la traversée de deux provinces, avec la nécessité de coordonner deux corps policiers, deux services ambulanciers et deux municipalités.

À cela s’ajoute la diffusion internationale, assurée via FloBikes grâce au soutien du gouvernement canadien. Une étape cruciale, puisque la visibilité télévisée est aujourd’hui incontournable pour la pérennité d’un événement cycliste.

2026 et plus loins encore…

Si 2025 s’annonce relevée, 2026 pourrait marquer un tournant historique. Une semaine après le Tour de Gatineau, Montréal accueillera les Championnats du monde sur route. L’épreuve gatinoise servira donc de répétition générale pour les meilleures équipes mondiales, qui viendront se préparer sur le sol québécois.

Pour Karol-Ann Canuel, l’objectif est clair : faire du Tour de Gatineau un rendez-vous incontournable et durable, qui inspire la relève et attire année après année un peloton international de premier plan.